Etude préliminaire comparative de la prise en charge de la dyslexie : Proprioceptive et Orthophonique versus Orthophonique-Preuve de supériorité
Voici deux posters qui ont été présentés la semaine dernière par le Dr L. Virlet au 30° congrès de la société française de neurologie pédiatrique de Toulouse. Je vous en fait un rapide résumé, mais même s’il y a des éléments un peu difficiles à comprendre au niveau statistique dans les posters, prenez la peine de les lire. (Préalable indispensable : comprendre la différence entre orthophorie verticale (OV) et hétérophorie verticale labile (HVL)
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Cette étude préliminaire, randomisée, a comparé les effets d’une prise en charge couplée « proprioceptive + orthophonique » à une prise en charge orthophonique seule, de la dyslexie.
22 enfants dyslexiques ont été répartis de manière aléatoire en 2 sous-groupes (Nda : les détails sur les types de dyslexie sont donnés dans le poster) :
- Orthophonie seule (O)
- Traitement proprioceptif + orthophonie (PO)
Le critère d’évaluation principal est l’indice de L’alouette (test de lecture qui permet d’évaluer le niveau de décodage lexical (automaticité)).
Deux autres critères ont été évalués :
- En fonction de la stabilisation ou non en orthophorie verticale.
- Mesure en oculomotricité (cette technique, en enregistrant et analysant les mouvements oculaires, permet d’analyser les stratégies de lecture silencieuse).
Les enfants ont été évalués à 0 et à 9 mois (Clic sur l’image)
- Au départ de l’étude (M0) les groupes PO et O sont homogènes au test de l’Alouette et les enfants des deux groupes ont tous une hétérophorie verticale labile (signe d’un syndrome de dysfonction proprioceptive/SDP).
- Au bout de 9 mois (M9), il y a une différence au test de l’Alouette de + 1,84 écart-type entre les deux groupes, au bénéfice des enfants combinant traitement proprioceptif +orthophonie PO.
- Au bout de 9 mois (M9), les enfants du groupe orthophonie (O) ont toujours une hétérophorie verticale labile et sur les 13 enfants du groupe PO, 8 sont maintenant stabilisés en orthophorie verticale. La différence au test de l’alouette entre les enfants qui sont stabilisés en orthophorie verticale et ceux qui sont encore en hétérophorie verticale labile est de + 2,21 écart-type.
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Ce travail confirme de façon significative l’intérêt des travaux sur la prise en charge proprioceptive de la dyslexie en complément de l’orthophonie.
De plus, les données en oculométrie (2° poster) montrent une amélioration des processus lexicaux de décodage et d’assemblage phonologique pour le groupe PO après 9 mois de remédiation (Clic sur l’image).