Comprendre le traitement proprioceptif des Troubles Spécifiques des Apprentissages

postureQuand une personne souffre d’un syndrome de dysfonction proprioceptive, le cerveau considère que l’asymétrie posturale est la position neutre. Le sujet dysproprioceptif se tient de travers, avec la tête en peu penchée, une oreille et une épaule un peu plus haute que l’autre, etc., alors que la proprioception fait croire au cerveau qu’il se tient droit. De ce fait, des conflits sensoriels sont présents en permanence : par exemple, la proprioception des muscles de la nuque peut indiquer que la tête est droite, alors que le système vestibulaire la perçoit penchée. Le cerveau est perdu, ne sait plus comment se situe le corps dans l’espace, n’arrive plus à localiser correctement les stimuli sensoriels dans l’environnement, n’arrive plus à diriger le regard de manière adaptée, n’arrive plus à traiter correctement les informations sensorielles qu’il reçoit. Ces conflits sensoriels aboutissent à des interférences entre le son et la vision se traduisant par de nombreuses pertes visuelles aléatoires dans le bruit (il se passe certainement la même chose au niveau de l’audition, mais ça n’a pas encore pu être mis en évidence). Par conséquent, le patient présentant une dysperception proprioceptive doit se concentrer en permanence pour essayer d’améliorer ses perceptions et reconstituer ce qu’il entend et voit.  Il ne peut évidemment pas fournir cet effort en permanence, ce qui provoque une difficulté à se concentrer dans la durée et une grande fatigabilité.

Chez l’ enfant qui apprend à lire, ce phénomène est très invalidant, car l’association de graphèmes (vision) et de phonèmes (audition) est une des bases de l’apprentissage  de la lecture. Sa mémoire lexicale est peu riche, il ne peut pas « deviner » le mot en n’en voyant qu’une partie comme saurait le faire un adulte. Les conflits audito-visuels sont donc à l’origine de troubles développementaux de l’attention visuelle et de la conscience phonologique, cette dernière ne pouvant se développer et surtout s’automatiser, l’ensemble aboutissant à un tableau de dyslexie.

Avec les prismes, on remet en tension les muscles des yeux, on agit ainsi sur toute la chaîne proprioceptive (des yeux jusqu’aux aux pieds) et on modifie le tonus postural. Les semelles proprioceptives agissent de la même manière sur la chaîne proprioceptive montante (des pieds jusqu’aux yeux). Les Alph, les exercices respiratoires, les postures à adopter modifient aussi la proprioception du sujet. On change ainsi l’information proprioceptive générale et on donne au cerveau une perception correcte du schéma corporel. Par conséquent, les informations sensorielles sont concordantes et le cerveau peut les traiter efficacement. Le sujet voit et entend alors normalement, il peut commencer à apprendre dans des conditions correctes.

Chez l’enfant dys, il faudra reconstruire tout ce qui ne s’est pas mis en place correctement, notamment par le biais de la rééducation orthophonique. Les rééducations vont être plus efficaces, car elles vont s’appuyer sur un terrain sensoriel de bonne qualité.  Les progrès de l’enfant dépendront de l’intensité du trouble proprioceptif initial, de son origine, de l’efficacité du traitement proprioceptif, de ses capacités de compensation, de l’importance des retards accumulés, etc.

*

Note L’efficacité du traitement proprioceptif s’évalue à partir de 4 niveaux de plus en plus délicats à obtenir :

– Régulation des lois du tonus, et secondairement de la posture,
– Normalisation de la localisation spatiale visuelle  (stable quelle que soit les stimulations),
– Absence de pertes visuelles avec des sons mono fréquentiels,
– Absence de pertes visuelles avec des sons multi fréquentiels.

Ainsi, réguler la posture n’est qu’une première étape du traitement et ne doit pas satisfaire le thérapeute ou l’amener à supprimer une des stimulations quand la posture semble normale (podale par exemple).




Archive pour 8 avril, 2019

Comprendre le traitement proprioceptif des Troubles Spécifiques des Apprentissages

postureQuand une personne souffre d’un syndrome de dysfonction proprioceptive, le cerveau considère que l’asymétrie posturale est la position neutre. Le sujet dysproprioceptif se tient de travers, avec la tête en peu penchée, une oreille et une épaule un peu plus haute que l’autre, etc., alors que la proprioception fait croire au cerveau qu’il se tient droit. De ce fait, des conflits sensoriels sont présents en permanence : par exemple, la proprioception des muscles de la nuque peut indiquer que la tête est droite, alors que le système vestibulaire la perçoit penchée. Le cerveau est perdu, ne sait plus comment se situe le corps dans l’espace, n’arrive plus à localiser correctement les stimuli sensoriels dans l’environnement, n’arrive plus à diriger le regard de manière adaptée, n’arrive plus à traiter correctement les informations sensorielles qu’il reçoit. Ces conflits sensoriels aboutissent à des interférences entre le son et la vision se traduisant par de nombreuses pertes visuelles aléatoires dans le bruit (il se passe certainement la même chose au niveau de l’audition, mais ça n’a pas encore pu être mis en évidence). Par conséquent, le patient présentant une dysperception proprioceptive doit se concentrer en permanence pour essayer d’améliorer ses perceptions et reconstituer ce qu’il entend et voit.  Il ne peut évidemment pas fournir cet effort en permanence, ce qui provoque une difficulté à se concentrer dans la durée et une grande fatigabilité.

Chez l’ enfant qui apprend à lire, ce phénomène est très invalidant, car l’association de graphèmes (vision) et de phonèmes (audition) est une des bases de l’apprentissage  de la lecture. Sa mémoire lexicale est peu riche, il ne peut pas « deviner » le mot en n’en voyant qu’une partie comme saurait le faire un adulte. Les conflits audito-visuels sont donc à l’origine de troubles développementaux de l’attention visuelle et de la conscience phonologique, cette dernière ne pouvant se développer et surtout s’automatiser, l’ensemble aboutissant à un tableau de dyslexie.

Avec les prismes, on remet en tension les muscles des yeux, on agit ainsi sur toute la chaîne proprioceptive (des yeux jusqu’aux aux pieds) et on modifie le tonus postural. Les semelles proprioceptives agissent de la même manière sur la chaîne proprioceptive montante (des pieds jusqu’aux yeux). Les Alph, les exercices respiratoires, les postures à adopter modifient aussi la proprioception du sujet. On change ainsi l’information proprioceptive générale et on donne au cerveau une perception correcte du schéma corporel. Par conséquent, les informations sensorielles sont concordantes et le cerveau peut les traiter efficacement. Le sujet voit et entend alors normalement, il peut commencer à apprendre dans des conditions correctes.

Chez l’enfant dys, il faudra reconstruire tout ce qui ne s’est pas mis en place correctement, notamment par le biais de la rééducation orthophonique. Les rééducations vont être plus efficaces, car elles vont s’appuyer sur un terrain sensoriel de bonne qualité.  Les progrès de l’enfant dépendront de l’intensité du trouble proprioceptif initial, de son origine, de l’efficacité du traitement proprioceptif, de ses capacités de compensation, de l’importance des retards accumulés, etc.

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Note L’efficacité du traitement proprioceptif s’évalue à partir de 4 niveaux de plus en plus délicats à obtenir :

– Régulation des lois du tonus, et secondairement de la posture,
– Normalisation de la localisation spatiale visuelle  (stable quelle que soit les stimulations),
– Absence de pertes visuelles avec des sons mono fréquentiels,
– Absence de pertes visuelles avec des sons multi fréquentiels.

Ainsi, réguler la posture n’est qu’une première étape du traitement et ne doit pas satisfaire le thérapeute ou l’amener à supprimer une des stimulations quand la posture semble normale (podale par exemple).

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