Dyslexie et bruit en classe

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*Notre cerveau est « bombardé » d’informations sensorielles en permanence : ouïe, vue, toucher, odorat, proprioception, douleur, chaleur, etc. Il ne peut toutes les traiter et seules arrivent à notre conscience celles qui sont utiles à ses objectifs. Il génère des prédictions sur le monde extérieur et sélectionne les informations sensorielles qu’il va utiliser.

« Notre cerveau construit notre perception comme le client d’un restaurant compose son assiette dans un buffet : il ne retient qu’une partie infime de ce qui est face à lui, ce qui nous intéresse, ce que nous cherchons, ce qui fait sens pour nous. » – Professeur Lionel Naccache (Neurologue et chef de service de neurophysiologie à la Pitié-Salpêtrière)

La réalité de ce que nous percevons est sans cesse reconstruite par notre cerveau et nous pouvons très bien ne pas « voir » des éléments flagrants qui sont pourtant sous nos yeux. :

« En sciences cognitives, on appelle « attention » l’ensemble des mécanismes par lesquels notre cerveau sélectionne une information, l’amplifie, la canalise et l’approfondit.  […] Faire attention, c’est donc sélectionner – et, en conséquence, prendre le risque d’être aveugle à ce que nous choisissons de ne pas voir. » – Pr. Stanislas Dehaene (Collège de France)

Les systèmes attentionnels au niveau cérébral fonctionnent très largement par automatismes, ce qui est fondamental pour subvenir à nos besoins essentiels et nous permettre de nous dégager l’esprit pour nous consacrer à des activités cognitives de niveaux plus élevés. Néanmoins, le danger pour le cerveau est de passer à côté d’informations essentielles.

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Dans l’hypothèse de l’origine proprioceptive de la dyslexie, on suppose que le cerveau situe mal les sources de ses stimuli sensoriels dans l’espace et élimine des informations qui lui sont pourtant utiles. Cliniquement, il est constaté que des suppressions temporaires et aléatoires d’informations visuelles apparaissent dans le bruit et ce quelque soit l’intensité de ce bruit. Ces nombreuses petites pertes visuelles sont absolument inconscientes, l’enfant ne sait pas qu’il ne voit pas correctement, ne se rend pas compte qu’il a des « petites zones aveugles » aléatoirement placées. Ce phénomène est être très invalidant, car l’association de graphèmes (vision) et de phonèmes (audition) est une des bases de l’apprentissage  de la lecture. Sa mémoire lexicale est peu riche, il ne peut pas « deviner » le mot en n’en voyant qu’une partie comme saurait le faire un adulte. Les conflits audito-visuels seraient donc à l’origine de troubles développementaux de l’attention visuelle et de la conscience phonologique, cette dernière ne pouvant se développer et surtout s’automatiser, l’ensemble aboutissant à un tableau de dyslexie.

L’ hypothèse que le bruit en classe entraverait l’apprentissage de la lecture chez les enfants dyslexiques se trouve aujourd’hui confirmée par une étude réalisée par des chercheurs de l’ULB Neuroscience Institute et de l’Hôpital Erasme – Unité de Magnétoencéphalographie et dont les résultats sont parus dans le « Journal of Neuroscience ».

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Voici l’ extrait d’un article du journal Le Soir qui lui est consacré :

Ces résultats démontrent que les difficultés des enfants à comprendre le langage dans le bruit sont liées à un suivi immature du rythme de la voix d’intérêt dans un bruit de fond.Ils montrent aussi que la capacité du cerveau à suivre les syllabes de la voix d’intérêt dans le silence et dans le bruit se développe avec l’âge. Publiée ce 11 février dans le Journal of Neuroscience, cette étude met en évidence l’importance d’adapter l’environnement des enfants (notamment en milieu scolaire) à leurs capacités d’écoute dans le bruit. Elle jette aussi les bases de l’étude des mécanismes impliqués dans les troubles développementaux tels que la dyslexie, associée à des difficultés précoces de compréhension du langage dans le bruit.  [...]

Quand le niveau de bruit est plus élevé, les enfants doivent investir davantage de ressource pour faire l’analyse correcte de ce qu’ils entendent. Si le seuil de saturation est atteint plus vite à cause du bruit ambiant, cela peut entraîner des problèmes de langage », souligne le professeur Xavier De Tiège. [...]

D’où une série d’applications pratiques : les chercheurs sont en train d’investiguer pour vérifier si un lien entre la perception du langage et l’acquisition du langage ne pourrait pas expliquer certains cas de dyslexie. »

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L’article dans son intégralité :

Comment trop de bruit en classe peut fabriquer des dyslexiques

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Note : Voir aussi la vidéo suivante relatant les travaux sur les interférences entre le son et la vision réalisés par le Dr Quercia.




Archive pour février, 2019

Dyslexie et bruit en classe

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*Notre cerveau est « bombardé » d’informations sensorielles en permanence : ouïe, vue, toucher, odorat, proprioception, douleur, chaleur, etc. Il ne peut toutes les traiter et seules arrivent à notre conscience celles qui sont utiles à ses objectifs. Il génère des prédictions sur le monde extérieur et sélectionne les informations sensorielles qu’il va utiliser.

« Notre cerveau construit notre perception comme le client d’un restaurant compose son assiette dans un buffet : il ne retient qu’une partie infime de ce qui est face à lui, ce qui nous intéresse, ce que nous cherchons, ce qui fait sens pour nous. » – Professeur Lionel Naccache (Neurologue et chef de service de neurophysiologie à la Pitié-Salpêtrière)

La réalité de ce que nous percevons est sans cesse reconstruite par notre cerveau et nous pouvons très bien ne pas « voir » des éléments flagrants qui sont pourtant sous nos yeux. :

« En sciences cognitives, on appelle « attention » l’ensemble des mécanismes par lesquels notre cerveau sélectionne une information, l’amplifie, la canalise et l’approfondit.  […] Faire attention, c’est donc sélectionner – et, en conséquence, prendre le risque d’être aveugle à ce que nous choisissons de ne pas voir. » – Pr. Stanislas Dehaene (Collège de France)

Les systèmes attentionnels au niveau cérébral fonctionnent très largement par automatismes, ce qui est fondamental pour subvenir à nos besoins essentiels et nous permettre de nous dégager l’esprit pour nous consacrer à des activités cognitives de niveaux plus élevés. Néanmoins, le danger pour le cerveau est de passer à côté d’informations essentielles.

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Dans l’hypothèse de l’origine proprioceptive de la dyslexie, on suppose que le cerveau situe mal les sources de ses stimuli sensoriels dans l’espace et élimine des informations qui lui sont pourtant utiles. Cliniquement, il est constaté que des suppressions temporaires et aléatoires d’informations visuelles apparaissent dans le bruit et ce quelque soit l’intensité de ce bruit. Ces nombreuses petites pertes visuelles sont absolument inconscientes, l’enfant ne sait pas qu’il ne voit pas correctement, ne se rend pas compte qu’il a des « petites zones aveugles » aléatoirement placées. Ce phénomène est être très invalidant, car l’association de graphèmes (vision) et de phonèmes (audition) est une des bases de l’apprentissage  de la lecture. Sa mémoire lexicale est peu riche, il ne peut pas « deviner » le mot en n’en voyant qu’une partie comme saurait le faire un adulte. Les conflits audito-visuels seraient donc à l’origine de troubles développementaux de l’attention visuelle et de la conscience phonologique, cette dernière ne pouvant se développer et surtout s’automatiser, l’ensemble aboutissant à un tableau de dyslexie.

L’ hypothèse que le bruit en classe entraverait l’apprentissage de la lecture chez les enfants dyslexiques se trouve aujourd’hui confirmée par une étude réalisée par des chercheurs de l’ULB Neuroscience Institute et de l’Hôpital Erasme – Unité de Magnétoencéphalographie et dont les résultats sont parus dans le « Journal of Neuroscience ».

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Voici l’ extrait d’un article du journal Le Soir qui lui est consacré :

Ces résultats démontrent que les difficultés des enfants à comprendre le langage dans le bruit sont liées à un suivi immature du rythme de la voix d’intérêt dans un bruit de fond.Ils montrent aussi que la capacité du cerveau à suivre les syllabes de la voix d’intérêt dans le silence et dans le bruit se développe avec l’âge. Publiée ce 11 février dans le Journal of Neuroscience, cette étude met en évidence l’importance d’adapter l’environnement des enfants (notamment en milieu scolaire) à leurs capacités d’écoute dans le bruit. Elle jette aussi les bases de l’étude des mécanismes impliqués dans les troubles développementaux tels que la dyslexie, associée à des difficultés précoces de compréhension du langage dans le bruit.  [...]

Quand le niveau de bruit est plus élevé, les enfants doivent investir davantage de ressource pour faire l’analyse correcte de ce qu’ils entendent. Si le seuil de saturation est atteint plus vite à cause du bruit ambiant, cela peut entraîner des problèmes de langage », souligne le professeur Xavier De Tiège. [...]

D’où une série d’applications pratiques : les chercheurs sont en train d’investiguer pour vérifier si un lien entre la perception du langage et l’acquisition du langage ne pourrait pas expliquer certains cas de dyslexie. »

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L’article dans son intégralité :

Comment trop de bruit en classe peut fabriquer des dyslexiques

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Note : Voir aussi la vidéo suivante relatant les travaux sur les interférences entre le son et la vision réalisés par le Dr Quercia.

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