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Au royaume des dys, les troubles cognitifs viennent rarement seuls. Sur mon groupe consacré au traitement proprioceptif, quelques enfants dysproprioceptifs souffraient de maux de ventre violents allant, pour certains, jusqu’aux vomissements et ces enfants retrouvent ces symptômes à chaque fois que leur proprioception se dérègle. A première vue, il n’est pas facile de faire le lien entre une dyslexie ou une dyspraxie et des maux de ventre.
Dans le questionnaire d’orientation du Dr Quercia, deux questions concernent ce point :
- Douleurs inexpliquées dans le ventre
- Avoir envie de vomir en voiture (ce que l’on appelle « le mal des transports)
Il évoque d’ailleurs le mal des transports dans cette conférence à 3min14′sec :
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On retrouve ces difficultés dans le petit livret « Les fabuleuses aventures de Tidys », en image :
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J’avoue m’être longtemps demandé quel pouvait être le lien entre les troubles dys et les maux de ventre. On peut, bien sûr, avancer une cause psychologique, comme ici dans le livre de Béatrice Sauvageot « Adieu la dyslexie ! »:
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Mais, dans le monde des dys, l’explication psychologique est toujours la plus facile à trouver, alors que là aussi, la vérité est peut-être ailleurs. C’est en étudiant de plus près la proprioception et notamment son rôle dans le mal de mer que j’ai fini par comprendre pourquoi les enfants dysproprioceptifs peuvent avoir des maux de ventre violents, jusqu’à en vomir. Le site du Docteur Loïs BONNE, médecin ORL à Brest m’a permis de comprendre définitivement ce point.
Je le cite, extrait de Pourquoi le mal de mer ? et Les manifestations:
Dans l’équilibre trois informations sont importantes :
- L’information visuelle émanant de la rétine périphérique. Celle-ci permet de situer un objet dans son environnement
- L’oreille interne avec le vestibule qui est un accéléromètre et nous renseigne sur les variations de vitesses.
- La sensibilité profonde ou proprioception qui nous permet de percevoir les mouvements du sol à partir, notamment, des récepteurs sensitifs des voutes plantaires.
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Ces trois informations cheminent jusqu’au cerveau. Il faut qu’elles aient une certaine cohérence pour que le cerveau commande aux muscles un tonus ou un déplacement. C’est tout l’apprentissage de l’enfant qui apprend à marcher.
Dans un véhicule en mouvement, un conflit apparait entre ces informations.
Le conflit majeur est celui rencontré en mer avec des mouvements de houle particulièrement complexes qui sont à l’origine d’une stimulation vestibulaire en contradiction avec les informations visuelles et proprioceptives.
L’ensemble de ces informations neurosensorielles sont transmises au cerveau et le conflit naîtra d’un décalage entre les informations perçues et celles intégrées à l’occasion d’expériences antérieures. Au bout de 48h, soit une solution est trouvée : c’est l’amarinage. Soit elle ne l’est pas et le mal de mer s’installe.
Ce conflit sensoriel non maîtrisé aboutit à un tableau de type intoxication par hyperstimulation vestibulaire avec des manifestations neurovégétatives dont la phase ultime sera les vomissements.
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L’explication est donc là, évidente. En cas de dysproprioception, nos enfants vivent de « mini » conflits sensoriels permanents et le cerveau peut réagir en provoquant des maux de ventre. On peut d’ailleurs noter, dans l’article du Dr Bonne, toute l’importance des récepteurs sensitifs de la voute plantaire pour le bon fonctionnement de cet équilibre et comprendre ainsi l’importance capitale du port de semelles proprioceptives (mais aussi des prismes, puisque ceux-ci règlent la proprioception de la rétine périphérique). Traitons la dysproprioception de nos enfants et nous les soulagerons ainsi de nombreux maux !
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Note : Les images de Tidys proviennent du livret « Les fabuleuses aventures de Tidys » auquel ont collaboré Mmes Zamanski et Huver qui m’ont donné l’autorisation d’utiliser leur personnage. L’image des sens impliqués dans la gestion de l’équilibre provient du site du Dr Bonne.